Dans le cadre des portraits d’entrepreneurs que nous vous proposons régulièrement, attardons-nous sur Romain Chiaramonte. Son nom ne vous dira rien, pourtant son parcours est à l’image de nombreux entrepreneurs qui tentent l’aventure hors de l’hexagone. Spécialiste de la SEO, de stratégie digitale, de réputation en ligne et plus récemment féru de blockchain (de nombreuses tribunes sur Forbes), il nous fait part de son histoire, ses opinions et son futur.
– Romain, peux-tu te présenter en quelques mots?
Je suis donc Romain Chiaramonte, j’ai 36 ans et j’ai eu la chance, ces derniers temps, de vivre plusieurs années à Hong-Kong puis à Londres avant un court crochet par le sud de l’Europe, et ce, avant une nouvelle destination à venir. Après un parcours étudiant classique (IUT puis ESC Toulouse), j’ai pris le chemin du salariat afin d’avoir une expérience significative, et ce, même si l’entrepreneuriat était déjà bien dans un coin de ma tête.
J’ai donc bossé dans l’industrie du luxe au sein de fonctions commerciales puis dans l’industrie de la téléphonie mobile (total de 5 ans).
Lors des 2 dernières années de salariat, je développais d’ailleurs ma boîte en parallèle le soir et le week-end. Il s’agissait d’un site e-commerce qui vendait des produits artisanaux du monde entier. L’échec a été…total! Mais, lors de cette période, j’ai pu apprendre beaucoup sur le monde du web.
Afin de rebondir, nous avons créé, avec mon associé de l’époque (2009), la première agence web dédié aux réseaux sociaux (Komunity Web). Ce fut une très belle aventure, même s’il a fallu être très pédagogue lors des premiers mois puisque les réseaux sociaux étaient considérés à l’époque comme des plateformes pour…adolescents. Nous avons été visionnaires sur ce coup puisque quelques années après, bon nombre d’entités ne peuvent se passer des réseaux sociaux!
– C’est donc à ce moment que tu t’es orienté vers le référencement web et la réputation en ligne?
Oui, en effet. Suite à ce joli succès, j’ai revendu mes parts et je me suis littéralement passionné pour le référencement web, le fameux SEO! J’ai donc lancé Social Buzz qui est une entité dédiée à cela, et à la réputation en ligne. Cela fait plus de 8 ans que cette entité est devenue ma « vache à lait ».
– Que proposes-tu chez Social Buzz?
Chez Social Buzz, l’offre s’est adaptée au fil des années à la demande. Alors qu’au début, nous ne proposions que de l’externalisation pure (nous référencions les sites web des clients), les demandes des clients se sont faites plus précises par la suite. A présent, c’est du 50/50, à savoir 50% en externalisation (stratégie + opérationnel = certains clients travaillent avec nous depuis plus de 6 ans) et 50% en accompagnement (définition de la stratégie digitale globale des entités).
Cette formule d’accompagnement plait beaucoup, car nous sommes en relation directe avec les équipes internes que nous faisons monter en compétence au fil des mois. En moyenne, un accompagnement dure 9 mois, c’est-à-dire le temps de réaliser un audit précis des forces/faiblesses de l’entreprise suivie, puis d’appliquer un roadmap précis. Nous travaillons avec des petites PME/TPE et parfois avec des grands groupes qui souhaitent l’apport d’une entité comme la nôtre (plus de réactivité, sur-mesure intégral). « Gratter » des positions sur Google sans passer par Adwords est vital sur les mots-clés pertinents. Pour les entrepreneurs, le calcul est vite fait : Payer 1000 euros par mois en SEO pour être dans le Top 3 de façon pérenne, ou…1000 euros sur Adwords pour être premier sur les mêmes mots-clés, mais pendant 4 jours! (les budgets Adwords s’envolent toujours trop rapidement!).
In extenso, l’offre dédiée à la réputation en ligne à pris un vif essor. En effet, mes compétences SEO ont été très utiles pour permettre d’améliorer la réputation en ligne de nombreux clients (activités lancées il y a 4 ans). De nos jours, tout le monde « google » tout le monde, que ce soit pour des embauches, ou du business. En ce sens, la réputation en ligne est devenue la clé!
– Social Buzz a-t-elle des particularités?
Oui. En premier lieu, nous avons pu développer la clientèle en France et…à Hong-Kong puisque j’ai vécu la-bas pendant près de 4 ans entre 2012 et 2016.
D’un point de vue entrepreneurial, ce fut très enrichissant puisque tout est fait pour se développer. Fiscalité douce, paperasse administrative très light et compatibilité enfantine (charges et recettes, c’est tout!). A Londres, c’est la même chose, le niveau de compétences est encore plus élevé et les entrepreneurs sont les bienvenus!
De plus, Social Buzz est une agence entièrement dématérialisée. En effet, nous sommes, à ce jour, 6 salariés et chacun travaille d’un bureau, d’un espace de co-working ou de chez soi. J’ai toujours voulu offrir le plus de liberté à mes collaborateurs afin qu’ils se sentent bien. In fine, grâce à une confiance durable, certains sont là depuis le début. C’est une véritable relation win-win. Je crois avec ferveur à ce modèle « humain » où la confiance est au centre de tout.
Côté client, cette dématérialisation est une force, car nous sommes bien plus mobiles et surtout bien plus réactifs que des structures classiques.
Bien entendu, je m’occupe de toute la partie commerciale et des gros projets en direct avec les clients. il faut noter que mes collaborateurs ont les missions suivantes : rédaction, « dénicheur » de backlinks et développement web. En somme, tout le nécessaire pour offrir des prestations clé-en-main de qualité!
– D’ailleurs, comment vois-tu le futur de la SEO?
Au cours des 5 dernières années, l’évolution a été extraordinaire. En 2010, vous pouviez ranker très facilement grâce à des astuces qui n’offraient d’ailleurs par beaucoup de résultats qualitatifs.
De nos jours, les algorithmes de Google ont changé pour offrir des résultas des qualité aux internautes. Cela va dans le bon sens (même s’il existe encore des astuces pour ranker…), et la SEO a complètement changé. Pour moi, la SEO est une véritable agence de Relations Publiques en ligne.
Il ne s’agit plus de créer quelques backlinks et des articles bourrés de mots-clés, il faut créer des contenus « vivants » et pertinents afin d’apporter de réelles réponses. Aussi, la dimension technique s’est étoffée (optimisation pure du site web). Naturellement, les experts SEO doivent être polyvalents et disposer d’une vision globale (sémantique, technique, design, etc…), et non plus uniquement axée sur un nombre de backlinks/mots à créer. C’est passionnant!
Chez Social Buzz, nous allons continuer à accompagner et à former tout en développant plus de projets internes. En ce moment, nous sommes entrain de préparer en interne justement le lancement d’une importante plate-forme d’infotainment, mais chut…
– Romain Chiaramonte, récemment, tu t’es donc passionné pour la technologie Blockchain?
Oui, en effet. Ayant la chance que Social Buzz tourne bien, j’ai donc eu plus de temps et du « cerveau » disponible pour acquérir de nouvelles compétences. Depuis plus de 4 ans, j’ai donc appris (ce qu’un entrepreneur doit constamment faire!) et développer une entité dédiée au consulting blockchain. Cette technologie est fabuleuse et véritablement révolutionnaire, bien plus qu’internet! J’ai donc accompagné plusieurs projets Blockchain, certains très intéressants composés d’équipes solides, et d’autres, bien moins pour des raisons managériales (ces entités restent des startups et on connait le taux de « perte ») et/ou une gestion financière douteuse (cet écosystème n’étant pas encore régulé). J’ai eu la chance de devenir une « voix » dans ce secteur et je produis régulièrement des tribunes sur Forbes, Les Echos ou encore La Tribune.
– Penses-tu revenir…en France sous peu?
Sans vouloir être péremptoire, ce n’est pas à l’ordre du jour pour être poli…Une fois que vous avez goûté à l’expatriation, il est toujours compliqué de rentrer au bercail. Le retour en Europe a été un plaisir et j’évalue d’autres possibilités pour les années à venir (en Europe ou ailleurs). N’oublions pas que mon agence est entièrement dématérialisée donc je n’ai pas l’obligation de rester dans un pays!
De plus, d’un point de vue strictement entrepreneurial, les conditions ne sont pas réunies pour me donner envie de développer ma boîte en France. A moins que l’élite politique comprenne l’importance de l’entrepreneuriat en France (j’y contribue à ma façon en participant à la vie politique des Français de l’étranger)…Pour moi, c’est un socle formidable pour régler bien des problèmes (sociaux, économiques, ethniques, etc…), car in fine, vous créez des emplois, c’est la base! Malgré l’arrivée de Macron, les actions pro-entrepreneurs sont trop rares et pas assez abouties, c’est dommage!
En tout cas, je tire mon chapeau aux entrepreneurs basés en France, quel courage!
– Enfin, quels conseils pourrais-tu donner à des jeunes qui se lancent?
Question toujours complexe, car qui suis-je pour donner des conseils? Certes, ma « petite entreprise » fonctionne, mais cela tient parfois à rien (la bonne rencontre au bon moment par exemple).
Dans tous les cas, il faut cultiver la culture…de l’échec plutôt que de tout stopper lors des premières désillusions, j’en suis la preuve vivante après la « splendide » faillite de ma première boîte!
Enfin, j’aimerais dire à votre audience que l’entrepreneuriat n’est pas une mode! En ce moment, j’ai l’impression que tout le monde veut devenir son propre patron. On ne devient pas entrepreneur comme on devient Vegan! C’est un état d’esprit très spécifique, une gestion du stress, une capacité à décider continuellement, une remise en cause quotidienne, ce n’est pas si évident que cela!
Avoir des ambitions, c’est bien, mais il faut être réaliste, tout le monde ne peut pas être entrepreneur!
Merci beaucoup Romain Chiaramonte et bon courage pour la suite!